La RSE est progressivement devenue un élément décisif de la stratégie de nombreuses entreprises de toutes tailles. Face aux crises environnementales et aux préoccupations éthiques de leurs clients, celles-ci ont en effet à cœur de développer et de mettre en avant leurs démarches responsables. Une tâche dans laquelle l’expert-comptable a un rôle à jouer en développant des services innovants et en les mettant au service de la stratégie de communication de ses clients.
SOMMAIRE
1. Développer des indicateurs de performance adaptés aux objectifs RSE
2. Définir un plan d'action pour optimiser chaque indicateur
3. Un outil opérationnel : la norme ISO 26 000
4. Intégrer la démarche RSE dans la présentation des comptes annuels
5. Adopter les outils de la comptabilité sociale et environnementale
1. Développer des indicateurs de performance adaptés aux objectifs RSE
Pour être mesurable et pilotable, une stratégie RSE doit donner lieu à l’établissement d’indicateurs de performance clairs et adaptés aux objectifs fixés par l’entreprise. La définition de ces indicateurs est une étape clé car c’est elle qui orientera très concrètement les actions responsables de l’entreprise sur plusieurs années au moins. Pour accompagner ses clients dans leur démarche RSE, un expert-comptable doit donc être en mesure d’analyser leurs engagements en matière environnementale et sociétale pour les traduire en chiffres : taux d’emploi de personnes handicapées, proportion d’investissement dans des fonds éthiques, compensation carbone, indicateurs financiers ad hoc en fonction des spécificités opérationnelles de l’entreprise, etc.
2. Définir un plan d’action pour optimiser chaque indicateur
L’optimisation de chaque indicateur de performance RSE implique un ensemble de choix opérationnels et financiers sur lesquels les cabinets comptables peuvent fournir une expertise décisive. Les mécanismes de compensation carbone, le mécénat ou encore le financement d’initiatives écologiques sont ainsi des outils RSE dont la mise en place exige la participation direct de professionnels du chiffre. L’évaluation de chacune de ces actions sur les indicateurs clés choisis par l’entreprise doit en particulier faire l’objet d’un calcul précis et transparent car c’est celui-ci qui assurera la crédibilité et l’efficacité de la politique RSE dans son ensemble.
3. Un outil opérationnel : la norme ISO 26 000
Dans leurs efforts pour traduire leurs engagements RSE en actes concrets, les entreprises et leurs partenaires experts-comptables peuvent s’appuyer sur un outil de poids : la norme ISO 26 000. Publiée en 2010 au terme de cinq années de négociations entre un très grand nombre de parties prenantes dans le monde entier, cette norme rassemble les lignes directrices de toute politique RSE et vise à clarifier le type d’initiatives désignées sous ce nom. Organisée autour de sept grandes questions (redevabilité, transparence, comportement éthique, respect des normes internationales de comportement, respect des droits de l’homme, respect de la légalité et reconnaissance de l’intérêt des parties prenantes) elle propose également des méthodes pour mesurer l’engagement des organisations en faveur de chacune de ces questions.
4. Intégrer la démarche RSE dans la présentation des comptes annuels
Les actions RSE des entreprises ont vocation à mettre leurs actions en cohérence avec leurs valeurs mais aussi à être communiquées auprès du plus grand nombre pour encourager investisseurs et clients à accompagner cet effort éthique. Les actions RSE constituent en effet désormais un critère déterminant pour de nombreux acteurs économiques dans leurs politiques de partenariat et d’investissement. La visibilité de la démarche RSE dans les comptes annuels de l’entreprise est donc un choix stratégique fort qui doit être réalisé de façon maîtrisé pour servir ses efforts de communication.
5. Adopter les outils de la Comptabilité Sociale et Environnementale
Pour intégrer la RSE aux comptes de l’entreprise, les cabinets comptables disposent désormais d’outils spécifiques. Apparue dès les années 1960, la comptabilité sociale et environnementale rassemble des méthodes standardisées pour évaluer de nombreux critères RSE. S’ils ne sont pas encore entièrement standardisés ces outils comptables font progressivement l’objet d’un encadrement légal. La loi PACTE a ainsi instauré l’obligation d’intégrer des facteurs relatifs au bien-être des collaborateurs comme la qualité de vie au travail, le dialogue au sein de l’entreprise, l’égalité femmes/hommes, la non-discrimination, la juste rémunération du travail, etc. Une obligation qui peut être transformée en opportunité en intégrant le plan de communication et la stratégie marketing des entreprises.
Progressivement entrée au cœur de la vie des entreprises, la RSE a ainsi donné lieu au développement de nouvelles pratiques financières et comptables dont la connaissance se révèle stratégique. En tant qu’experts de ces processus et de la valorisation quantifiable des efforts éthiques, les experts-comptables peuvent jouer un rôle déterminant dans la politique RSE de leurs clients. En traduisant leurs engagements en objectifs concrets, ils contribuent directement à faire de la RSE une réalité tangible.
